Avril 2022

28 mars – 3 avril

 

« La goutte d’eau qui fait déborder le vase »

Le petit détail qui rend une situation insupportable,

Synonymes : ras le bol, tu dépasses les bornes, la coupe est pleine

Cette métaphore est apparue au début du XIXe siècle chez Stendhal mais elle était déjà utilisée au XVIIe par Mme de Sévigné avec un verre.

La peau de l’eau résiste jusqu’à un certain point (effet bombé) et dès qu’une vibration est émise ou lorsqu’une seule goutte est ajoutée, le liquide s’écoule, la bulle explose … comme le petit détail peut engendrer une explosion de colère.

En anglais, cette expression-là est utilisée : « The straw that breaks the camel’s back » (La paille qui brise le dos du chameau) et en gallois « pennog gyda phwn dyrr asgwrn cefn ceffyl » (le hareng en plus du chargement qui casse le dos du cheval)

La peau de l’eau

MAKING OFF

Il n’est peut-être pas tout de suite évident qu’il s’agit d’un vase. La prise de vue n’a pas été aisée car il fallait que ce soit la première goutte qui débordait qui soit sur la photo et que l’eau tombe tout doucement dans le vase !

4 avril – 10 avril

 

« Tuer la poule aux œufs d’or »

L’avare perd tout en voulant gagner plus et sans effort

Ne pas avoir une vision à long terme des choses mais uniquement une vision immédiate

Les premières trace remontent à l’Antiquité et au fabuliste grec Esope ; mais c’est avec une fable de Jean de la Fontaine, au XVIIIe siècle, que son véritable sens apparaît.

Livre V, fable XIII, Jean de la Fontaine, inspirée d’une morale d’Esope

A lire ou à écouter

MAKING OFF

Pâques approche, il faut que Mme Poule couve bien pour que les petits poussins voyent le jour au bon moment, voilà déjà 14 jours qu’elle protège ses œufs. Je me suis bien fait piquer en déposant ces œufs car, dans un premier temps, elle ne voulait pas que je touche aux siens et, ensuite, elle me défendait de reprendre ceux-ci.

11 avril – 17 avril

 

« Avoir les doigts de pieds en éventail »

Signe de tranquillité, de béatitude, se prélasser, se reposer

Synonyme : avoir les arpions en éventail »

Il semblerait, qu’au Moyen-Age, les mycoses étaient fréquentes et qu’on les soignait en écartant les orteils et en les éventant pour leur permettre de sécher. Pour cela, il fallait rester immobile.

Cette expression se retrouve dans de nombreux écrits depuis le début du XXe siècle.

MAKING OFF

Il me fallait une personne qui sache bien mettre ses doigts de pieds en éventail ! Je crois que c’est chose faite ! Avec la pandémie, seule une piscine, le lac ou un cours d’eau pouvaient illustrer cette expression donc pas de palmiers ni de sable chaud … mais est-ce bien nécessaire pour mettre les pieds en éventail ? Non, j’en suis persuadée !

18 avril – 24 avril

 

« Poser un lapin »

Manquer un rendez-vous ; se désengager au dernier moment

Au XIIe siècle, le « lapin » remplace le mot « connin », terme qui désignait le « con » de la femme.

Au XVIIIe siècle, la personne qui voyageait de manière clandestine – et ne payait donc pas son transport – était nommée « lapin ». Puis à la fin de ce siècle-là, l’expression est associée à « un lapin donné en
cadeau » – une fille dont on ne payait pas les faveurs.

Au XIXe siècle, en argot, cette expression était associée au fait de refuser de payer ses dettes ; puis, petit à petit, ce n’est plus une dette qu’on laissait derrière soit mais un rendez-vous. A cette époque, dans les foires, existait un jeu où un lapin était posé sur un tourniquet et que l’on pensait facile à gagner mais que l’on ne gagnait jamais.

Synonyme : faire faux bond

Explication sur Europe 1

MAKING OFF

C’est Pâques, vive les lapins ! Il a été très coopératif et s’est laissé prendre et poser … sans s’enfuir !

25 avril – 1er mai

 

« La lanterne rouge »

Être le dernier, le perdant

Autrefois, les diligences avaient une lanterne à l’arrière, mais c’est surtout à l’arrière des convois ferroviaires qu’on retrouvait des lumières rouges; il pourrait donc s’agir d’une métaphore.

Cette expression est apparue au début du XXe siècle et est beaucoup utilisée dans le domaine du sport.

Dès la création du Tour de France en 1903, le dernier du classement est désigné par le terme « lanterne rouge ». A l’époque, le dernier du classement courrait la dernière étape du Tour avec une lanterne rouge à la main. Durant quelques années, chaque soir, entre le 14e et la 20e étape, le dernier coureur du classement général était éliminé ! Il fallait, par conséquent, surtout ne pas être la lanterne rouge ! Ce mode de faire a toutefois été abandonné assez rapidement au profit des délais.

L’humour du belge Wim Vansevenant qui a terminé trois ans de suite lanterne rouge : « C’est toujours mieux que de finir avant-dernier. Les gens regardent le classement, qui est le maillot jaune, et qui est dernier. Ils se disent : Le pauvre mec, il a dû souffrir ! » (Libération – 2013)

Pour les sportifs – les cyclistes

MAKING OFF

J’ai également trouvé cette lanterne chez le brocanteur et maintenant elle éclaire une roulotte